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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 14:42

 

 

Cinq mille manifestants au moins se sont massés vendredi devant le siège du ministère de l'Intérieur à Tunis pour réclamer la démission du président Zine el Abidine ben Ali, malgré ses promesses de la veille visant à désamorcer la crise.

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Les contestataires scandaient des slogans tels que "Ben Ali, va t'en !" ou "Ben Ali, merci mais ça suffit", selon un correspondant de Reuters sur place. Jeudi, dans une allocution télévisée, le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 1987, s'est notamment engagé à ne pas briguer de nouveau mandat en 2014.

Ben Ali, qui intervenait pour la troisième fois à la télévision depuis le début des troubles le 16 décembre, a en outre ordonné aux forces de l'ordre de ne plus faire usage d'armes à feu contre les manifestants et annoncé une baisse du prix du sucre, du lait et du pain. Il a également promis la liberté de la presse et la fin de la censure sur internet.

Vendredi matin, Kamel Morjane, chef de la diplomatie tunisienne, a par ailleurs évoqué la tenue d'élections législatives avant la présidentielle de 2014.

Les promesses du président ont été suivies de scènes de liesse dans les rues de Tunis, malgré le couvre-feu décrété pour ramener le calme.

Vendredi, outre la manifestation de Tunis, un rassemblement de plusieurs milliers de personnes a eu lieu à Sidi Bouzid, ville du centre du pays d'où la contestation est partie il y a un mois, rapportent des témoins.

"Nous sommes sortis par milliers pour dire: 'Ben Ali, va-t'en!'", a déclaré à Reuters le dirigeant syndical Sliman Rouissi, joint par téléphone. L'Union générale tunisienne du travail (UGTT), unique centrale syndicale tunisienne, a appelé à une grève générale ce vendredi.

"UNE CORRECTION CLAIRE ET NETTE"

Le discours de Ben Ali a été diffusé au soir d'une journée marquée par de nouvelles effusions de sang et des troubles qui ont gagné le centre de la capitale, où cinq personnes au moins ont été blessées par balles lors d'affrontements avec la police.

Vendredi, les forces de l'ordre se sont contentées d'observer les manifestants qui se répandaient dans l'avenue Bourguiba et sur les toits alentours.

Un agent en tenue anti-émeute a même adressé du pouce un signe d'encouragement à des contestataires qui brandissaient une banderole barrée d'un slogan hostile au pouvoir, a constaté le correspondant de Reuters. Beaucoup de ses collègues avaient retiré leur insigne.

La France s'est félicitée des initiatives du président Ben Ali et l'a appelé à poursuivre sur la voie de "l'ouverture politique et démocratique". "Les mesures annoncées vont dans le bon sens et nous espérons qu'elles seront mises en oeuvre", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.

Interrogé vendredi sur Europe 1, le ministre tunisien des Affaires étrangères a jugé possible la formation d'un gouvernement d'union nationale avec des représentants de l'opposition tels que Najib Chebbi, qui s'est félicité de la teneur du discours présidentiel. "Avec un homme comme Chebbi, je crois que c'est faisable et je pense que c'est tout à fait même normal", a estimé Kamel Morjane. "Le président est un homme de parole. Je suis convaincu que ce qu'il a dit hier, il le croit et il le fera", a ajouté le ministre. Selon lui, le 13 janvier restera un "jour historique".

Evoquant les législatives, Kamel Morjane, a laissé entendre qu'elles pourraient avoir lieu avant la présidentielle de 2014.

"Le président l'a dit de façon directe puisqu'il a décidé de la création d'une commission qui va nous proposer une révision du code électoral. Il a dit qu'on n'aura plus des élections parallèles, législatives et présidentielle. Par là, il a accepté le principe d'avoir des élections avant la présidentielle de 2014", a expliqué le chef de la diplomatie tunisienne.

La participation éventuelle de partis religieux reste, selon lui, "une décision à prendre", rappelant que la Constitution tunisienne "ne le permet pas" et souhaitant que la Tunisie reste une "société laïque".

Le dernier bilan officiel fait état de 23 civils tués depuis le début des troubles. Des mouvements de défense des droits de l'homme évoquent près de 40 morts, selon les Nations unies.

Avec Laure Bretton à Paris, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Henri-Pierre André

Reuters Tarek Amara

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